25/08/2019
Cette année, TÉMA! a l’honneur et le plaisir de collaborer avec le festival Silhouette pour sa catégorie CLIPS, dont la projection se tiendra le samedi 7 septembre au Grand Parquet (35 rue d'Aubervilliers dans le 18ème à Paris). En attendant d’y assister, on vous dévoile l'alléchante programmation.
TSHEGUE
Muanapoto
réalisé par Pantera, ​​​​​​​
Réalisé par la compagnie de production argentine Pantera, le clip de Muanapoto, que nous avions nous aussi sélectionné pour notre édition 2019, est aussi entraînant et percutant que le morceau qui l’accompagne. Tourné à Abidjan en Côte d’Ivoire, il met en scène une fureur de vivre adolescente toute particulière à travers le personnage d’une jeune fille sourde qui veut danser. On suit ainsi son émancipation en la regardant passer de spectatrice, immobile dans une boîte de nuit aux lumières vert néon, à protagoniste, lorsqu’elle se lance enfin sur la piste au milieu des autres. Plein de fougue et de délicatesse, le clip a été réalisé en partenariat avec l’Association Nationale des Sourds de Côte d’Ivoire. Un parti pris qui rejoint bien les préoccupations du Festival Silhouette, qui, depuis 2018, propose une soirée accessible aux personnes sourdes et malentendantes.
Sabrina & Samantha
Saba
Réalisé par Marie Larrivé et Lucas Malbrun​​​​​​​, 2019
Clip d’animation aux couleurs douces, Saba se situe à mi-chemin entre l’épidémie catastrophe et la fable climatique : un nuage multicolore s’échappe des glaciers qui fondent et déverse une pluie magique sur les animaux et les gens, les transformant en créatures hybrides et semant la panique. Un joli tableau au feutre qui nous invite à nous libérer des carcans sociaux et à nous envoler sur notre moto-oiseau-écrevisse.
YGT
Sinking Ship
Réalisé par Sam Manson, 2019
Avec Sinking Ship, YGT nous entraîne dans le monde fantasmé et ésotérique de Zuma, habité par le peuple Truskan « une civilisation autrefois riche et aujourd’hui pourrie », par les hommes-oiseaux Wazoh ou encore par les Mani, vêtus de roseaux sacrés. Poétique et lumineux, le clip nous invite à méditer au milieu des ruines de cet univers et n’est pas sans rappeler les vieux films de SF ou de fantasy des années 80.
Baloji
Zombies
Réalisé par l'artiste, 2019
Ambitieux court métrage de 14 minutes, Zombies foisonne et explose en mille couleurs et costumes. Tourné à Kinshasa, capitale du Congo, le clip a été imaginé et réalisé par Baloji lui- même, qui le qualifie de « traversée entre l’espoir et la dystopie ». Du night-club aux lumières épileptiques au salon de coiffure local, en passant par les rues de la ville et la décharge, le rappeur belge aborde plusieurs thèmes : l’addiction aux smartphones et aux réseaux sociaux, personnifiée par une instagrammeuse coiffée de téléphones portables qui s’écrie « Tantine, tu vois cette photo ? Sur Facebook, elle va faire 3000 likes ! », mais aussi la corruption politique (intitulée « servitude volontaire »), avec la parade d’un étranger (le dictateur « Papa Bollo ») porté par des hommes aux perruques faites de billets de banques, qui finit abattu. À travers une myriade de personnages originaux -un homme couvert de bouchons de bouteilles, un triton à la queue faite de déchets, Baloji dresse ainsi le portrait d’une génération congolaise dynamique, tout en appelant à son réveil.
Weval
Someday
Réalisé par Páraic Mac Gloughlin, 2019
L’irlandais Paraic Mac Gloughlin signe un clip étourdissant, tout en prise de vue depuis l’espace, qui laisse la place à aux motifs et aux formes. Entre urbanité et nature, en allant du macrocosme au microcosme, l’artiste nous entraîne ainsi dans un tour du monde en stop motion accéléré, réalisé grâce, entre autres, à l’imagerie de Google Earth.
pierre
nouvelle étape
Réalisé par Antoine Paley, 2019
Sur fond de rap lancinant, pierre déambule dans un hôtel en peignoir et lunettes de soleil. Vague à l’âme ou tête à tête avec soi-même ? Le réalisateur a choisi le format vertical de l’iPhone et y superpose des effets de transition et des images de la Vierge Marie pour mettre en scène ce qui ressemble à un anti ego trip ironique.
Modeselektor feat Tommy Cash
Who
Réalisé par Chehad Abdallah, 2019
Pour son grand retour avec un troisième album, le groupe allemand Modeselektor a fait appel à l’artiste libano-allemand Chehad Abdallah pour réaliser le clip de son single Who. On y retrouve la signature de ce dernier -une auréole au dessus de la tête du chanteur, ici l’estonien Tommy Cash - dans une succession de tableaux sombres et angoissants, aux allures de peintures hollandaises, qui mettent en scène différentes formes de mutilation sublimée et raffinée. Âmes sensibles s’abstenir.
The Blaze
Queens
Réalisé par Jonathan et Guillaume Alric, 2018
Comment ne pas être touché en plein cœur par la grâce et la beauté sauvage de Queens ? Le duo français, qui signe toujours lui-même ses clips, frappe encore une fois très fort avec cette plongée dans l’univers gitan, inspiré par un fait divers lu dans un journal. Histoire d’amour et de deuil, le film met en scène la vibrante relation de deux jeunes femmes - Lina el Arabi, vue dans le long métrage Noces et Najaa Fazouati Bensaid, royales toutes les deux, et le chagrin dévastateur de cette dernière lorsque la première la quitte. Aux souvenirs intenses succèdent des plans plus statiques de la veillée et de réconfort, qui mettent également l’accent sur la force de la communauté, troisième protagoniste de ce clip. On reste sans voix.
Salut c'est cool feat Flavien Berger
On ne peut pas revenir en arrière
réalisé par l'artiste, 2019​​​​​​​
Duo improbable et réjouissant de deux artistes qui comptent parmi les plus inclassables et cocasses de la scène française... Dans ce mini clip artisanal, Flavien Berger explique qu’on ne peut pas revenir en arrière tout en montrant exactement le contraire. Merci Flavien.